Résumé : 

Depuis des années, Sophie sait qu’elle n’est pas comme tout le monde. Elle se sent à part à l’école, où elle n’a pas besoin d’écouter les cours pour comprendre. La raison ? Elle est dotée d’une mémoire photographique… Mais ce n’est pas tout : ce qu’elle n’a jamais révélé à personne, c’est qu’elle entend penser les autres comme s’ils lui parlaient à haute voix. Un casque vissé sur la tête pour empêcher ce bruit de fond permanent de la rendre folle, elle se promène un matin avec sa classe au musée d’histoire naturelle quand un étrange garçon l’aborde. Dès cet instant, la vie qu’elle connaissait est terminée : elle n’est pas humaine et doit abandonner son existence entière pour rejoindre un autre univers, qu’elle a quitté douze ans plus tôt. L’y attendent une pléiade de nouveaux condisciples, amis et ennemis, et une question obsédante: qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-on cachée dans le monde des humains ? Pourquoi n’a-t-elle que des souvenirs partiels de son passé ?

Mon avis : 

Au premier abord, Gardiens des Cités Perdues peut sembler être une saga jeunesse classique : une héroïne surdouée frôle la mort et découvre ses pouvoirs, un ressort scénaristique assez courant dans la fantasy pour jeunes lecteurs. Mais ce n’est pas moins efficace pour autant. On entre rapidement dans le vif du sujet, l’univers nous est présenté de manière concise, et l’histoire démarre sans attendre.

Sophie, l’héroïne, est très attachée à sa famille, mais elle accepte rapidement sa nouvelle identité d’Elfe. Cela pourrait paraître un peu artificiel, mais son caractère raisonnable et sa maturité, inhabituelles pour une fille de 12 ans, rendent cette acceptation cohérente. Les personnages secondaires sont tout aussi attachants, chacun avec son propre tempérament, ce qui crée parfois des tensions entre les amis de Sophie. Ces frictions ajoutent une touche de réalisme bienvenue au groupe qui l’entoure.

L’action se déroule sans heurts, et les aventures de Sophie s’enchaînent de manière fluide. L’écriture aborde aussi les problèmes typiques d’une adolescente de 12 ans, apportant une légèreté bien dosée au milieu des sujets plus sérieux. L’autrice prend le temps de résoudre les difficultés que rencontre Sophie, ce qui permet de bien ressentir toute la gamme d’émotions qu’elle traverse : de la joie à la tristesse, de l’amour à la colère.

Le roman véhicule également de beaux messages, parfois avec subtilité, d’autres fois de manière plus directe, ce qui est d’autant plus pertinent pour des lecteurs en pleine construction identitaire. On y trouve des réflexions sur la diversité de l’amour, notamment l’amour filial, et sur l’acceptation de soi, avec une approche douce de la notion de consentement.

En résumé, Gardiens des Cités Perdues est une saga riche et captivante, que j’ai beaucoup appréciée, même avec un regard adulte. Je recommande vivement ce premier tome à tout pré-adolescent en quête d’une lecture facile, remplie de messages importants sur la construction de soi.

Mention spéciale pour la collector illustrée qui ajoute les commentaires de l’autrice lors de passages clés de l’histoire en plus de nous proposer un bel ouvrage d’édition. 

Note : 8/10

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Editeur : Gallimard Jeunesse
Année de l’édition : 2014
Nombre de pages : 517